Du 5 au 6 février 2024, une trentaine de journalistes et professionnels des médias de 10 pays africains ont été sensibilisés sur l’importance de la Gestion des Risques Agricoles (GRA) par la Plateforme pour Gestion des Risques Agricoles (PARM). La session d’apprentissage en ligne de deux jours a été spécialement conçue pour les journalistes, cinéastes et professionnels des médias ayant participé à la campagne mondiale PARM Stories Challenge organisée par la PARM en 2023. Les participants du Bénin, du Cameroun, de la Centrafrique, du Kenya, du Niger, du Nigéria, du Rwanda, du Sénégal, de la République démocratique du Congo et du Togo en ont appris davantage sur les concepts de risque agricole, la méthodologie d’évaluation des risques à travers les chaînes de valeur et les outils et stratégies de GRA.
Introduction à la gestion des risques agricoles (GRA)
La première journée de l’atelier a été consacrée aux concepts fondamentaux entourant le risque agricole, sa gestion et son évaluation, reconnaissant le rôle essentiel joué par les journalistes dans la diffusion de l’information en vue de sensibiliser les petits exploitants agricoles sur la GRA et aussi sensibiliser les différentes parties prenantes pour leur plus grande implication en vue d’une meilleure gestion des risques aux niveaux national, régional et mondial. Pascal Ilboudo, Chargé de Liaison Pays de la PARM au Burkina Faso, a ouvert les débats en posant les bases sur les notions de risques agricoles afin de faciliter la compréhension de l’auditoire. Par la suite, Francesca Nugnes, Experte en Développement des Capacités de la PARM, a exploré les éléments essentiels pour évaluer les risques agricoles au niveau de l’exploitation, soulignant l’importance de la priorisation des risques dans le développement de stratégies efficaces d’atténuation. Des discussions stimulantes ont suivi ; les participants ont souligné l’importance de centraliser et de diffuser les données au profit des petits exploitants agricoles, en particulier ceux entravés par l’analphabétisme. Pour relever ce défi, les organisations de producteurs et les coopératives ont émergé comme solution proposée, visant à autonomiser les petits exploitants agricoles.
Forts de ces connaissances fondamentales, les participants se sont engagés dans des séances interactives de groupe pour identifier les principales chaînes de valeur dans leurs pays respectifs et les risques y associés. Ces échanges ont non seulement élucidé le caractère unique du paysage agricole de chaque pays représenté, mais ont également mis en évidence des similitudes en matière de production et de risques dans de nombreux pays africains. En particulier, le maïs est apparu comme une chaîne de valeur prédominante dans des pays comme le Bénin, le Ghana, le Rwanda et l’Ouganda, tandis que les préoccupations concernant les risques liés au changement climatique, tels que les inondations et les sécheresses, ont été soulevés par la majorité des participants. De plus, une attention particulière a été accordée à l’intégration de la dimension genre dans la gestion des risques agricoles avec Johana Simao, Experte en genre de la PARM, qui a souligné la nécessité de l’inclusion du genre et proposé des mesures concrètes.
Renforcement de la gestion des risques agricoles pour un meilleur contrôle et une meilleure atténuation
Au deuxième jour, le Conseiller Technique Principal de la PARM, Tristan Le Cotty, a présenté aux participants les outils pour atténuer, éviter, transférer ou s’adapter aux risques agricoles, en précisant lesquels utiliser en fonction du risque et du contexte. Pour compléter et approfondir leurs connaissances en GRA, les participants ont été encouragés à suivre les cours en ligne sur la gestion des risques agricoles développés par la PARM sur le site de formation en ligne de la FAO. De plus, un exercice interactif a encouragé les participants à partager leurs idées sur les outils de GRA qu’ils trouvaient les plus applicables et ceux qu’ils percevaient comme plus difficiles à mettre en pratique. De cet échange dynamique, il est ressorti que des outils tels que la diversification des cultures, les initiatives de renforcement des capacités, l’utilisation de la technologie (par exemple, la radio communautaire, les groupes WhatsApp, les applications mobiles) et la microfinance étaient considérés comme les plus accessibles et les plus pratiques. En revanche, l’assurance rurale, les systèmes d’alerte précoce et l’analyse des sols ont été identifiés par les participants comme des outils peu accessibles aux agriculteurs.
A la clôture de l’atelier, les participants ont réitéré leur engagement à contribuer à l’avancement de la résilience agricole dans leurs pays respectifs. L’événement visait à intégrer la GRA dans le travail des journalistes et experts en communication, en facilitant une compréhension et une sensibilisation plus larges qui, espérons-le, feront naître de nouvelles histoires (nouveaux reportages) sur les champions de l’agriculture.



